Retrouvailles elfiques

Nilnerlnia était toute excitée : un papillon-messager venait de lui apporter un message, et celui-ci était des plus réjouissants. Courant à travers les fougères et près des petits lapins sautillants, près des écureuils de Teldrassil qui gambadaient joyeusement, croisant des amis elfes qui s'ébattaient follement dans l'herbe - dans le but innocent de se reproduire - bref, elle arriva dans un village typiquement elfique : les maisons dans les arbres semblaient vouloir rejoindre le ciel tout en restant enlassées à Mère Nature, et le peuple elfique vaquait à ses tâches quotidiennes. Ici un cultivateur de fougères, là le cuisinier spécialisé en plats à base de fougères (notons que tous les cuisiniers elfes ont cette spécialisation), et là encore un vieil homme occupé à soigner un lapin blessé.

Nilnerlnia courut à l'autre bout du village et escalada une petite échelle incrustée dans un arbre. Arrivée en haut de celle-ci, elle monta sur une petite plate-forme, tellement bien fondue dans le décor qu'on ne la voyait pas d'en bas. C'était l'entrée d'une "maison".
- Par Elune, fit sa mère en voyant Nilnerlnia entrer, où étais-tu passée ?
- J'ai reçu un message grâce à un papillon-messager ! Nilnerolinor a gagné le concours de brossage de poney !
- Oooh mon fils !
Le père, qui avait entendu lui aussi, déclara :
- Il faut à tout prix avertir papy ! Il tenait tellement à ce que Nilnerolinor gagne... Nilnerlnia, envoie-lui un papillon, s'il te plait.
- D'accord papa.

C'est ainsi que la famille elfique décida de venir rendre visite au vainqueur du concours le plus prestigieux des elfes, lequel se trouvait avec des amis au Loch Modan à ce moment-là.
Le père de Nilnerolinor et Nilnerlnia, se trouvant être un fabriquant de shampooing réputé, n'avait pu résister à en emporter avec lui. Une bonne vingtaine au moins.
Le papy, Nilnerolion, qui habitait assez loin, avait, malgrès son âge avancé, décidé de venir lui aussi féliciter son petit-fils qu'il adorait.
Muni d'un grand paquet de fougères, d'un sac de shampooings en tous genres, de brosses pour poneys, de pansements pour petits animaux, de fleurs qu'il avait cueillies le matin-même, de potions pour le teint, de crèmes pour les pieds et enfin de quelques vêtements ("ça peut servir"), il se mit en route.

Au Loch Modan, Nilnerlnia et ses parents arrivaient devant un village des plus rustiques et ridicules : un village nain.
Les nains qu'ils croisèrent les regardèrent un peu de travers mais ne soufflèrent mot, sans doute jaloux de leur beauté, pensa Nilnerlnia.
Les elfes arrivèrent devant l'auberge du village, de laquelle provenaient des voix.
- Va chier, saleté d'elfe, disait une voix dure à l'intérieur.
- Mais, mon ami, fit une autre voix, beaucoup plus douce, que la famille reconnut sans peine, pourquoi me parlez-vous si durement ?

AHAAHAHAHAH !

Vite ! Vite ! La suite !